Quelles sont les causes d’une crise cardiaque ? Comment la traiter ?

Publié le : 06 août 202116 mins de lecture

Presque tout le monde a été confronté un jour ou l’autre à une crise cardiaque (infarctus du myocarde). Que ce soit en tant que victime ou en tant que connaissance d’une victime d’une crise cardiaque. Si notre moteur circulatoire manque d’oxygène, il commence à bégayer ou s’arrête complètement. Cela n’arrive pas si rarement : chaque année, plus de 220 000 personnes sont victimes d’une crise cardiaque en Allemagne, et environ 50 000 cas sont mortels.

Crise cardiaque due à un apport réduit en oxygène

Le muscle cardiaque, comme tout autre organe, a besoin d’oxygène pour son activité. Celle-ci est fournie par le sang dans les vaisseaux coronaires. Si ces derniers sont rétrécis, le muscle ne peut plus pomper suffisamment, ce qui entraîne une capacité d’exercice limitée et des douleurs cardiaques (angine de poitrine).

L’infarctus est pour ainsi dire la manifestation maximale de la réduction de l’apport en oxygène : à un moment donné, l’apport sanguin est soudainement interrompu à tel point que le muscle alimenté par celui-ci (myocarde) est non seulement limité dans son travail, mais reçoit lui-même trop peu d’oxygène et de nutriments et meurt, c’est l’infarctus, dont les conséquences sont souvent en partie mortelles.

Si le patient survit à la crise cardiaque, le tissu de l’infarctus se cicatrise et reste non fonctionnel.

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Formes de crises cardiaques

Selon la moitié du cœur qui est touchée par une crise cardiaque, on distingue la crise cardiaque gauche et la crise cardiaque droite. Selon la zone touchée par l’infarctus, on distingue également les infarctus de la paroi antérieure et ceux de la paroi postérieure. Le ventricule droit n’est que rarement touché par un infarctus et alors le plus souvent avec le ventricule gauche, ce qui est lié au parcours des trois artères coronaires principales.

Si la nécrose ( » mort « ) touche toutes les couches tissulaires lors d’une crise cardiaque, on parle d’infarctus transmural ; si seule la couche interne est endommagée, on parle d’infarctus stratifié.

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Les signes avant-coureurs d’une crise cardiaque

Dans le passé, les crises prolongées d’angine de poitrine (angine decrescendo) étaient considérées comme le signe avant-coureur d’une crise cardiaque. Entre-temps, on sait que le muscle cardiaque peut également être détruit lors de ces attaques. C’est pourquoi cette forme est désormais également classée comme une crise cardiaque.

Cependant, contrairement à l’infarctus classique, les modifications typiques de l’ECG n’apparaissent pas ici – l’élévation du segment ST est donc absente. C’est pourquoi cette forme d’infarctus est également appelée NSTEMI (infarctus du myocarde sans élévation du segment ST), alors que l’infarctus classique est appelé STEMI (infarctus du myocarde avec élévation du segment ST). Le terme générique pour les deux formes est le syndrome coronarien aigu.

Quelle différence entre crise cardiaque et arrêt cardiaque ?

Un arrêt cardiaque n’est pas forcement causé par une crise cardiaque, tout comme une crise cardiaque ne mené pas toujours à un arrêt cardiaque. Les conséquences d’un infarctus du myocarde sont plus ou moins importantes selon l’étendue de la zone asphyxiée et selon la rapidité de la reperfusion. Si l’atteinte est très étendue ou d’emblée massive, le cœur peut arrêter de battre car le muscle n’est plus perfusé par le sang. Il peut alors survenir un arrêt cardiaque.

Crise cardiaque chez les femmes

Près de la moitié des femmes de moins de 60 ans victimes d’un infarctus du myocarde ne ressentent pas les symptômes classiques, à savoir une douleur dans la poitrine irradiant le bras gauche et la mâchoire. Les femmes sont plutôt concernées par 3 signes atypiques : la sensation d’épuisement, l’essoufflement à l’effort et les nausées. Une attention particulière est nécessaire de la part des jeunes femmes présentant au moins un facteur de risque cardiovasculaire : tabac, stress, sédentarité, hypertension artérielle, cholestérol, diabète, etc.

Les femmes ont tendance à sous-estimer leur douleur et à être dans le déni, ce qui constitue une véritable perte de chance, car les femmes se remettent moins facilement d’une crise cardiaque. Leurs artères sont plus difficiles à revasculariser, plus fines et plus fragiles que celles des hommes.

Avant la ménopause, les femmes ont quatre fois moins de risque de faire un infarctus que les hommes. La proportion de femmes jeunes aujourd’hui victimes d’infarctus du myocarde a toutefois tendance à s’accroître, notamment en raison de l’augmentation du tabagisme et de l’obésité chez ces dernières.

Crise cardiaque chez les jeunes

Contrairement à une idée répandue, la survenue d’une crise cardiaque avant l’âge de 45 ans survient pour la moitié des cas chez des personnes ayant des facteurs de risque cardiovasculaire préexistants et/ou consommateurs de drogues récréatives. Pour l’autre moitié, il s’agit d’un vasospasme coronarien, d’une dissection coronarienne spontanée ou d’une thrombophilie non diagnostiquée.

Causes de crise cardiaque

Tous les organes ont besoin de sang oxygéné pour maintenir leurs fonctions, et le myocarde (le muscle qui forme la paroi du cœur) ne fait pas exception. Les artères coronaires lui fournissent son propre réseau d’approvisionnement en oxygène. Dans le cas d’une insuffisance coronaire, des dépôts graisseux (la plaque) se forment sur les parois internes des artères coronaires dont ils réduisent le diamètre, et par conséquent la capacité de véhiculer le flux sanguin vers le cœur. Ce processus correspond au développement de l’athérosclérose.

La plupart des crises cardiaques surviennent quand une rupture dans le revêtement de la paroi interne d’une artère libère la plaque d’athérosclérose. Le sang forme alors un caillot sur l’artère endommagée, et sa présence peut bloquer partiellement, ou complètement, le débit sanguin. Si l’obstruction devient suffisamment importante, des symptômes de crise cardiaque apparaissent et les cellules du muscle cardiaque commencent à mourir peu après, c’est alors que l’on parle de crise cardiaque.

Il arrive, mais rarement, qu’un spasme du tissu musculaire de la paroi d’une artère apparemment en bonne santé arrête le débit sanguin et provoque une crise cardiaque dont la cause ne peut en être repérée la plupart du temps.

Facteurs de risque

Plusieurs facteurs, appelés « facteurs de risque de la maladie cardiovasculaire » sont responsables du développement de la plaque d’athérome à l’origine de l’obstruction. Tout d’abord les facteurs non modifiables :

  • l’âge,
  • l’ethnie,
  • le sexe,
  • les antécédents familiaux.

Ensuite les facteurs de risque modifiables, qui sont principalement influencés par les comportements :

  • le diabète,
  • la dyslipidémie,
  • l’hypertension artérielle,
  • le surpoids et l’obésité,
  • le tabagisme,
  • les facteurs psychosociaux comme le stress.

Symptômes de crise cardiaque

La majorité des victimes d’une crise cardiaque ressentent certains symptômes durant les jours qui conduisent à la crise. Le symptôme le plus fréquent est l’angine de poitrine (une douleur thoracique). La douleur thoracique survient lorsque le muscle cardiaque ne reçoit pas suffisamment d’oxygène, il s’agit d’un trouble dénommé ischémie. Il est tout à fait possible que l’angine s’aggrave ou devienne plus fréquente au fur et à mesure que la crise cardiaque approche. D’autres symptômes sont susceptibles de se manifester, comme une extrême fatigue et un essoufflement.

Les personnes souffrant d’une angine de poitrine pourraient avoir de la difficulté à faire la distinction entre les symptômes d’une angine et la douleur d’une crise cardiaque. Les symptômes d’une crise cardiaque sont habituellement beaucoup plus intenses et persistants (plus de 20 minutes) que ceux d’une angine de poitrine. Le repos et les médicaments employés pour apaiser l’angine ne soulagent que légèrement, ou provisoirement, les symptômes d’une crise cardiaque.

Un grand nombre de personnes rapportent qu’elles ressentent comme une mise en garde lorsqu’une crise cardiaque est imminente. L’atteinte peut être précédée d’une sensation d’oppression thoracique, de pression, de douleur et de « constriction » du thorax. La douleur peut aussi gagner le dos, la mâchoire, l’épaule ou un bras (surtout le bras gauche). Les battements de cœur peuvent s’accélérer et devenir irréguliers. Bien qu’une douleur thoracique soit habituellement le symptôme préliminaire, près de 20 % des personnes qui font une crise cardiaque ne ressentent aucune douleur thoracique.

Parmi les autres symptômes susceptibles de se manifester, on retrouve :

  • l’essoufflement;
  • l’anxiété;
  • la sudation;
  • la confusion mentale;
  • la nausée et des vomissements;
  • des modifications temporaires de la vision;
  • une sensation de tête légère.

Presque toutes les personnes qui souffrent d’une crise cardiaque observent également une arythmie (des battements de cœur irréguliers). Certains de ces battements de cœur irréguliers sont sans danger tandis que d’autres peuvent causer de graves problèmes, même la mort. Un trouble du rythme cardiaque dénommé fibrillation ventriculaire, ou FV, peut mener à la mort dans l’espace de 5 minutes environ. Le ventricule gauche, qui est la principale cavité de pompage du cœur, palpite inutilement au lieu d’envoyer le sang dans le corps. Ce dysfonctionnement du cœur s’explique par le manque d’apport en oxygène.

Les crises cardiaques ne sont pas toutes de cette gravité. En fait, quelques-unes passent inaperçues ou sont mises sur le compte des brûlures d’estomac ou d’une angine de poitrine. La distinction entre une crise cardiaque et des brûlures d’estomac n’est pas aussi facile à établir que vous pourriez le penser au prime abord – les antiacides, et les renvois peuvent vraiment apaiser la douleur de la crise cardiaque, même si elle réapparaît rapidement. La nitroglycérine en aérosols ou en pilules, dont se munissent souvent les personnes atteintes d’une angine de poitrine, peut également soulager provisoirement la douleur. La nitroglycérine ne soulage toutefois pas la gêne thoracique causée par la plupart des crises cardiaques. C’est à vous de juger et de faire preuve de sens commun : si vous avez l’impression que la gêne est pire que d’habitude, ou différente, consultez votre médecin.

Diagnostic

Un médecin peut vous en dire long sur le cœur, simplement avec un stéthoscope, mais l’examen standard effectué en cas de crise cardiaque est l’électrocardiographie ou ECG. Des électrodes sont attachées sur le thorax et les signaux électriques émis par le cœur sont enregistrés. Les différentes parties du tracé obtenu par l’ECG donnent des renseignements sur les différentes régions du cœur, et cet enregistrement graphique permet au médecin de savoir s’il s’agit d’un dommage persistant et de le localiser.

Il y a aussi une analyse de sang qui révèle la présence d’une crise cardiaque en mettant en évidence une protéine qui est libérée lorsque des cellules cardiaques meurent. Cet examen permet d’éliminer la possibilité d’autres troubles souvent confondus avec une crise cardiaque, comme la migration d’un caillot de sang dans un poumon ou une pneumonie.

Traitement et prévention

Une démarche axée primordialement sur la prévention d’une crise cardiaque consiste à repérer, puis à freiner, des facteurs de risque comme le tabagisme, l’obésité, un taux de cholestérol élevé et les régimes alimentaires à forte teneur en graisses.

Discutez avec votre médecin de vos facteurs de risque et des aspects de votre mode de vie que vous pourriez changer, notamment :

 

  • le tabagisme, que vous devriez songer à abandonner;
  • l’activité physique qui devrait comporter des exercices réguliers dans la routine quotidienne – cette pratique contribuera à votre perte de poids corporel et à la baisse de votre cholestérol;
  • le régime alimentaire qui pourrait nécessiter la consultation d’une nutritionniste à propos des aliments santé susceptibles de contribuer à une baisse de votre cholestérol.

Toute personne qui éprouve des symptômes évocateurs d’une crise cardiaque devrait appeler une ambulance sans délai. Divers traitements efficaces, y compris les médicaments thrombolytiques (les « destructeurs de caillots ») sont disponibles pour les victimes d’une crise cardiaque, mais ils devraient être donnés rapidement pour être efficaces. On rapporte que 50 % des morts dues à une crise cardiaque surviennent dans les 3 à 4 heures qui suivent l’apparition des symptômes. Selon l’hôpital où vous irez, vous pourriez être transporté directement au centre de cathétérisme cardiaque pour une angioplastie, une intervention qui consiste à introduire un minuscule ballon gonflable pour détruire directement le caillot. L’essentiel c’est d’arriver à l’hôpital le plus rapidement possible. C’est une façon d’augmenter les chances de survie.

Durant une crise cardiaque, les tâches primordiales de l’hôpital consistent à arrêter le dommage que subissent les cellules cardiaques en rétablissant le débit sanguin, puis à s’occuper de complications comme la fibrillation ventriculaire. L’AAS (l’acide acétylsalicylique) sous forme de comprimé à croquer est le premier médicament qu’une personne reçoit dès son entrée à l’hôpital. Son action contribue à entraver la fonction des plaquettes, qui jouent un rôle important dans la formation d’un caillot de sang, et à prévenir une plus grande obstruction des artères. Plusieurs médicaments sont habituellement donnés pour alléger la charge de travail du cœur, dissoudre le caillot et prévenir la formation d’autres caillots. Pour aider la respiration, un masque à oxygène est parfois appliqué afin d’accroître la proportion d’oxygène dans le sang.

Pour arrêter la fibrillation ventriculaire, un dispositif dénommé défibrillateur qui se compose d’une paire d’électrodes de haute tension s’applique sur le corps pour envoyer un choc électrique au cœur.

Après une crise cardiaque, 1 ou 2 jours de repos au lit sont habituellement nécessaires, mais un alitement prolongé peut empêcher le cœur de recouvrer sa vigueur, car la nervosité ou la dépression qu’il est naturel d’éprouver dans ces circonstances a tendance à empirer. La plupart des personnes touchées sont en état de faire quelques pas dès le 3e jour, mais elles doivent veiller à ne pas produire un effort intense ni soulever des objets lourds pendant quelques mois.

Un traitement médicamenteux par l’AAS ou le clopidogrel est généralement donné pour prévenir la coagulation du sang. La prise d’autres médicaments comme des bêtabloquants ou inhibiteurs de l’ECA peut également être prescrite. Ces médicaments aident à alléger la charge de travail du cœur tout en facilitant la circulation du sang expulsé du cœur. Les médicaments contre le cholestérol sont également importants même si votre taux de cholestérol se situe dans une plage normale. Votre médecin formulera des recommandations au sujet des médicaments en se basant sur le risque que vous courez d’avoir une autre crise cardiaque.

Si vous fumez, votre abandon immédiat du tabagisme revêt une importance capitale. Une crise cardiaque est une complication d’une insuffisance coronaire, et la meilleure façon de la prévenir, c’est d’éviter les facteurs de risque d’insuffisance coronaire, notamment le tabagisme.

Le traitement précoce d’une crise cardiaque vise à rétablir le débit sanguin et à préserver le muscle cardiaque. Après une crise cardiaque, vous avez besoin de soins de réadaptation ou de soins post-IM pour favoriser la guérison du cœur et prévenir des crises ultérieures. Des programmes de réadaptation à l’intention des personnes souffrant d’une maladie cardiaque peuvent habituellement être entrepris à l’hôpital. Selon la gravité de la crise cardiaque, ils peuvent se poursuivre pendant des semaines ou des mois après le retour au domicile. La prise en charge post-IM comprend des médicaments, des changements apportés au mode de vie et des soins psychologiques.

Enfin, après une crise cardiaque, certaines personnes souffrent de dépression ou d’autres troubles psychologiques associés à l’anxiété ou à la colère. Des programmes de réadaptation offrent de l’aide dans ces domaines et procurent un soutien et des services de consultation aux personnes qui pourraient en avoir besoin. Bien qu’une crise cardiaque soit une expérience effrayante, la majorité des personnes touchées peuvent reprendre leurs activités normales.

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